Il faut accélérer les efforts pour que l'Afrique atteigne les ODD et les objectifs de l'Agenda 2063
Victoria Falls, Zimbabwe, 25 février 2020 (CEA) - Les Nations Unies et l'Union africaine doivent agir davantage pour s'assurer que tous les Africains entrevoient un avenir dans les objectifs de développement durable et dans les objectifs de l'Agenda 2063 de l'Afrique, a déclaré mardi Amina Mohammed, la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies.
Lors de l'ouverture officielle du sixième Forum régional africain pour le développement durable (FRADD 2020), Mme Mohammed a déclaré que le nombre (en valeur absolue) de personnes vivant dans la pauvreté sur le continent avait augmenté pour atteindre 428 millions, que 22,8 millions de personnes s’en trouvaient menacées d'insécurité alimentaire grave et qu’en conséquence, les inégalités de revenus et le chômage des jeunes s’étaient accentués.
"L'ampleur de la tâche qui nous attend est immense, mais la réalisation des ODD dépend de la réussite de la mise en œuvre de l'Agenda 2063 de l'Afrique", a-t-elle déclaré, soulignant que l'accélération du rythme et de l'ampleur de l'action collective était le seul moyen d’y parvenir.
"Tout comme les réalisations remarquables de la Chine qui est parvenue à sortir sa population de la pauvreté ont contribué à des avancées majeures dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement, l'Agenda 2063 peut avoir un impact similaire sur les ODD."
Mme Mohammed a déclaré que les interactions entre le changement climatique, la faim, le terrorisme, les conflits et les déplacements provoquaient des ravages et des souffrances humaines dans de nombreux pays, notamment au Sahel et dans la Corne. En outre, a-t-elle fait remarquer, l'inégalité entre les sexes coûte chaque année aux pays d'Afrique subsaharienne 95 milliards de dollars en perte d’opportunités.
"Nous pouvons réussir, mais seulement si nous générons plus d'ambition, plus de mobilisation et plus de solutions", a-t-elle déclaré.
"Étant donné qu’aucun pays n’est sur la bonne voie pour pouvoir tenir ses promesses pour 2030, chaque pays doit élever son niveau d’ambition. Cela commence par des plans, des politiques, des institutions et des budgets nationaux à la hauteur des moyens nécessaires pour garantir un accès universel à des services sociaux de qualité et développer une économie qui créée des emplois décents pour tous."
La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies a par ailleurs souligné que compte tenu de la proportion impressionnante que représentent les jeunes dans la population africaine - les trois quarts d’entre eux sont âgés de moins de 35 ans - "les jeunes doivent être au centre des préoccupations, non seulement dans l’optique de leur inclusion économique, mais aussi parce qu’ils sont les moteurs du changement que ces agendas requièrent".
"Pour créer des changements qui soient à la hauteur de nos agendas, il est urgent d’accroître les investissements internationaux de manière considérable et de soutenir le développement de solutions africaines", a insisté Mme Mohammed.
De son côté, le Président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a souhaité la bienvenue aux délégués et leur a assuré que le pays restait déterminé à mettre pleinement en œuvre les réformes politiques, économiques et législatives.
Il a également déclaré que la Vision 2030 de la nation répondait aux aspirations portées par les ODD et l'Agenda 2063 et mettait le pays sur la voie d’un processus de développement qui ne laisserait personne pour compte.
"En tant que Zimbabwéens, nous sommes convaincus que les menaces et les défis interdépendants auxquels notre continent est confronté en matière de développement durable exigent que tout le monde partage ses expériences et ses responsabilités et contribue à la réalisation d'une stratégie et d'un cadre de mise en œuvre communs", s’est exprimé M. Mnangagwa.
Le Vice-Président de l'Union africaine, Thomas Quartey Kwesi, a quant à lui mis l’accent sur le fait que les conflits étaient l'un des principaux défis de l'Afrique.
"Sans paix, sécurité et stabilité, la prospérité en Afrique demeurera hors de portée. Sans paix et sécurité, l'engagement qui a été pris de ne laisser personne pour compte restera un simple discours", a-t-il prévenu.
"Si les choses continuent ainsi, elles pourraient avoir des conséquences sur nous, Africains et sur nos très nombreux jeunes, qui sont trop terribles pour être envisagées. C’est vraiment ce défi que nous devons relever."
Ce forum est organisé sur le thème : "2020-2030 : une décennie pour une Afrique transformée et prospère grâce au Programme 2030 et à l'Agenda 2063" (en anglais : "2020-2030: A Decade to Deliver a Transformed and Prosperous Africa through the 2030 Agenda and Agenda 2063").