2030 est en vue : 5 mythes sur les ODD et les succès quotidiens qui les démentent
  À cinq ans de l’échéance de 2030, le monde s’interroge sur les Objectifs de développement durable (ODD). Les ODD sont-ils réalistes ? Manquons-nous de temps ? Ont-ils encore une importance ?
 
Les mythes et idées fausses dominent souvent les débats mondiaux, alimentant le cynisme ou l’inaction. La réalité, c’est que le changement est en cours et qu’il affecte notre quotidien. Des initiatives locales aux politiques nationales, nous constatons des progrès réels, mesurables, collectifs et qu’il vaut la peine d’amplifier.  
 
À la veille du Débat de haut niveau de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tiendra la semaine prochaine, la priorité demeure l’ensemble des efforts déployés pour parvenir à une paix durable, une prospérité partagée et des progrès durables pour les populations et la planète.
 
Voici cinq mythes courants sur les ODD — et des résultats concrets venus du monde entier qui prouvent le contraire.
⚠️ Mythe: Les ODD constituent un programme piloté par l’ONU.
✅️ Réalité : Il y a dix ans, les 191 États Membres de l’époque ont adopté les 17 Objectifs de développement durable, à l’issue de l’une des concertations multilatérales les plus vastes et les plus significatives de l’histoire. Ces dialogues ont été menés par les pays eux-mêmes, avec les contributions de décideurs politiques et de citoyens qui ont contribué à définir les priorités et les choix. Les ODD reflètent clairement les objectifs nationaux, qu’il s’agisse l'amélioration de l’emploi et de la santé, de la pureté de l'eau et de l'air, de la protection de l'environnement ou de la croissance économique.
 
💡 Exemple: Dans de nombreux pays du monde, les ODD orientent les politiques nationales. Au Sri Lanka, la prochaine politique nationale de santé est alignée sur les ODD afin d’améliorer la santé et le bien-être de tous. Le Panama, quant à lui, fait un pas décisif vers l’égalité des sexes et l’objectif 5 des ODD grâce à une nouvelle loi établissant un système national de soins. Les équipes de pays de l'ONU sur le terrain, dirigées par les Coordonnatrices et coordonnateurs résidents, mobilisent le leadership autour des questions urgentes. 
⚠️ Mythe: Les ODD relèvent uniquement de la responsabilité des gouvernements.
✅️ Réalité : Un avenir durable est l’affaire de tous : des décideurs politiques aux entreprises, en passant par la société civile, les universités, les médias et les citoyens. Partout dans le monde, des dirigeants de tous les secteurs se mobilisent pour créer un monde plus juste et plus durable, au bénéfice de chacun. Ce n’est pas seulement une obligation morale ; c’est aussi logique d'un point de vue économique.
💡 Exemple: En Thaïlande, le secteur privé s’est engagé à un investissement de 46 milliards de dollars en faveur de la neutralité carbone d’ici à 2050, de la protection des zones terrestres et marines et de la création d’emplois verts. Cet engagement a été rendu possible grâce au Réseau du Pacte mondial et au Bureau du Coordonnatrices et coordonnateurs résident. Dans le Pacifique, les leaders de la société civile, à Kiribati et à Samoa par exemple, contribuent non seulement à l’action climatique sur le terrain mais aussi à l’élaboration de politiques inclusives et efficaces et au suivi des engagements mondiaux.
⚠️Mythe : Le monde manque de ressources nécessaires pour atteindre les ODD.
✅️ Réalité : Les pays en développement sont confrontés à un déficit d’investissement estimé à 4,2 billions de dollars par an pour atteindre les ODD. Pourtant, les ressources existent et doivent être orientées là où elles sont le plus utiles. Les banques, les institutions financières internationales, les organismes de crédits, les entreprises et les gouvernements doivent coopérer pour investir dans un développement durable à long terme : meilleurs emplois, réduction des inégalités, amélioration du coût de la vie et croissance économique stable.
 
💡 Exemple: : En Indonésie, des obligations thématiques et et les obligations islamiques appelées « sukuks », émises par le gouvernement et ses partenaires financiers, mobilisent des milliards de dollars pour la résilience climatique, la protection de la biodiversité, les transports urbains, l’éducation et la santé. En Uruguay, un Fonds pour l’innovation en matière d’énergies renouvelables combine ressources bancaires et privées pour renforcer les énergies propres et réduire les émissions de carbone. Des organismes de l’ONU (PNUD, PNUE, ONUDI, ONU Femmes, etc.) et le Fonds commun pour les ODD travaillent, sous la direction du Coordonnatrice et Coordonnateur résident, à rendre possibles ces changements financiers à grande échelle.
⚠️ Mythe : Les jeunes ne se soucient pas du développement durable.
✅️ Réalité : Les jeunes comptent parmi les champions les plus actifs des ODD. Grâce à des initiatives telles que Youth2030, ils influencent les politiques, stimulent l'innovation et tiennent les institutions responsables. Ils ne sont pas seulement consultés ; ils conçoivent avec les autres des solutions dans des domaines allant de l’action climatique à la santé et à l’éducation. Des mécanismes de participation significative leur garantissent une place à la table des décisions, tandis que les plateformes numériques et les campagnes leur offrent des outils puissants pour s’organiser, plaider et créer le changement.
 
💡 Exemple : En Jordanie, un groupe de jeunes femmes et hommes s’associe à l’ONU pour promouvoir des solutions vertes et participer à la planification. L’ONU en Jordanie et ses partenaires ont accompagné près de 90 000 jeunes l’an dernier afin de renforcer leur leadership et leur capacité d’influencer les décisions qui les concernent. En Éthiopie, au Guatemala, au Mali et au Yémen, les jeunes sont en première ligne de la consolidation de la paix, exploitant les plateformes numériques et leur rôle de catalyseurs pour rapprocher les communautés et unir les populations.
⚠️ Mythe : Les ODD ne concernent que quelques priorités politiques comme le climat ou l’égalité des sexes.
✅️Réalité : Les ODD ne consistent pas à choisir un enjeu plutôt qu’un autre. Ils proposent une approche intégrée et équilibrée du développement durable, afin que personne ne soit laissé pour compte. Ainsi, l’action climatique peut créer des emplois et améliorer la santé, l’infrastructure numérique peut favoriser l’éducation et l’égalité des sexes, et les investissements agricoles peuvent améliorer la nutrition et soutenir les économies locales. C’est grâce à ces efforts interconnectés que chacun peut prospérer.
 
💡  Exemple : Au Zimbabwe, un Fonds pour les énergies renouvelables, appuyé par les agences de l’ONU et géré par un partenaire africain de services financiers, Old Mutual Investment Group, offre des capitaux, dettes et garanties pour développer les entreprises d’énergie renouvelable. En Albanie, les investissements dans la transformation numérique profitent à plus d’un demi-million d’élèves et offrent des perspectives d’emploi à près de 400 000 jeunes. Au Bhoutan, les programmes de repas scolaires associent production agricole locale, innovation numérique et éducation inclusive, transformant ainsi les vies et les moyens de subsistance.
 
 
Les ODD ne sont pas parfaits, mais ils restent notre meilleure feuille de route vers un avenir plus juste et plus vert. Les mythes peuvent distraire, mais la réalité et les exemples concrets montrent une autre histoire : les pays progressent, les jeunes innovent et des solutions de financement émergent. Les cinq prochaines années sont cruciales. Participez, demandez des comptes aux dirigeants et soutenez les initiatives liées aux ODD dans votre communauté. Les ODD appartiennent à tout le monde. Ils sont l’affaire de tous. Avec l’action et les investissements d’aujourd’hui, nous pouvons nous projeter vers un avenir meilleur.