Confrontées à de multiples crises, les nations les plus vulnérables d'Afrique demandent à être davantage soutenues par la communauté internationale
La pandémie COVID-19, le changement climatique, les barrières commerciales et le surendettement constituent quelques-uns des principaux défis débattus cette semaine à l’occasion d'une réunion de haut niveau des ministres des pays les moins avancés (PMA) d'Afrique et d'Haïti.
Au cours des cinq derniers jours, les dirigeants des nations africaines et d'Haïti, ainsi que les partenaires du développement, la société civile, le secteur privé et les représentants de l’ONU ont discuté des progrès réalisés par les pays les moins avancés (PMA) d'Afrique et d'Haïti en matière de développement durable, ainsi que des nouvelles politiques et mesures de soutien dont ces pays ont besoin pour construire un avenir résilient.
"Le PIB des PMA a diminué de 1,3 % en 2020, ce qui s’est traduit par une augmentation du nombre de ménages pauvres et une aggravation des inégalités entre les pays et au sein des pays mêmes, avec des répercussions particulièrement importantes sur les femmes", a déclaré le président malawien Lazarus Chakwera dans son allocution d’ouverture.
"La pandémie a révélé nos limites dans les domaines de la science, de la technologie et des innovations, mettant ainsi à nu la fracture numérique et technologique qui existe entre les nations".
Selon les prévisions, la pandémie devrait plonger au total 32 millions de personnes en plus dans la pauvreté sur l'ensemble des PMA. S’agissant des PMA d'Afrique, la pandémie a mis en péril les gains durement acquis en matière de développement. Au cours des trois années qui ont précédé la pandémie, les PMA africains ont enregistré une croissance moyenne régulière du PIB réel de 3,9 %, soit un peu plus que la moyenne mondiale de 3,4 %. Toutefois, en raison de la pandémie, les projections indiquent que la croissance du PIB réel des PMA africains devrait se contracter de 1,5 % en 2020.
Outre les effets de la pandémie sur les économies de ces pays, les progrès qui avaient été accomplis en matière d'égalité des sexes, de réduction de la pauvreté et d'atténuation des inégalités sont eux aussi menacés. Cela rend plus difficile encore pour ces nations déjà vulnérables la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.
Dans une déclaration adoptée à l'issue de cette semaine de réunions, les ministres ont reconnu qu'"un partenariat mondial fructueux, renouvelé et renforcé répondant efficacement aux besoins spécifiques des PMA africains contribuera à faire avancer la cause de la paix, de la prospérité et du développement durable pour tous". Ils ont en outre affirmé que les PMA africains s’engageaient à renforcer leurs systèmes de santé, à stimuler la recherche et le développement, à autonomiser les femmes et à offrir à leurs populations de jeunes - dont la proportion est en forte croissance - des chances accrues de mener une vie décente. Les ministres ont par ailleurs appelé à la mise en place immédiate d'un plan de relance mondial pour faire face aux conséquences de la COVID-19 et ont demandé aux partenaires de développement de les aider à atteindre les objectifs de développement convenus au niveau mondial.
"Ce que je retiens de ces cinq derniers jours, c’est que les dirigeants des pays d'Afrique et d'Haïti et les représentants des groupes de jeunes ont exprimé un immense sentiment d'espoir et une profonde détermination à aller de l'avant pour réaliser un avenir plus résilient et plus prospère"
a déclaré Fekitamoeloa Katoa 'Utoikamanu , la Haute Représentante des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.
La conclusion de la Réunion Régionale d’examen pour l’Afrique et Haïti - qui a été accueillie par le gouvernement du Malawi - donne le coup d'envoi d'une série de réunions et de manifestations qui se tiendront en préparation de la Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (UNLDC-V), une conférence historique prévue à Doha, au Qatar, au début de l'année 2022.
Cette conférence permettra de définir le programme de développement des PMA pour la décennie à venir. Elle aura lieu à un moment où les PMA redoublent d'efforts pour atteindre les objectifs mondiaux de développement durable à l’horizon 2030.
"Nous sommes convaincus que cette conférence contribuera de manière considérable à répondre aux besoins de ces pays et à appuyer leur cheminement vers la réalisation de leurs objectifs de développement au cours des dix prochaines années"
a déclaré Soltan bin Saad Al-Muraikhi, le ministre d'État aux affaires étrangères du Qatar et hôte de la conférence UNLDC-V.
Au cours des prochains mois se tiendra une réunion régionale similaire pour les PMA de la région Asie-Pacifique et débuteront les négociations intergouvernementales sur le prochain programme d'action des PMA qui devrait être adopté à Doha l'année prochaine.
Notes
- Une réunion d'information virtuelle pour les médias a été organisée le 17 février 2021 par le très honorable Dr Saulos Klaus Chilima, Vice-Président de la République du Malawi et Mme Fekitamoeloa Katoa 'Utoikamanu, Haute Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement.
- La Réunion Régionale d’examen pour l’Afrique et Haïti a été accueillie par le gouvernement du Malawi, qui préside actuellement le Groupe des pays les moins avancés à l’ONU. Elle a été organisée conjointement avec le Bureau de la Haute Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement et la Commission économique pour l'Afrique (CEA).
- La déclaration ministérielle sera approuvée lors de la 53ème Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, prévue du 17 au 23 mars 2021.
- La déclaration ministérielle servira également de document de référence important pour les réunions du Comité intergouvernemental préparatoire de l’UNLDC-V, lesquelles se tiendront à New York du 24 au 28 mai 2021 et du 26 au 30 juillet 2021
- La Cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (UNLDC-V) évaluera les progrès réalisés par les PMA et leurs partenaires de développement dans le cadre du Programme d'action d'Istanbul. Elle permettra également de mobiliser davantage de soutien de la part de la communauté internationale en faveur des PMA. Cette conférence devrait également permettre aux PMA, à leurs partenaires de développement et aux parties prenantes concernées - notamment le secteur privé et la société civile - de convenir d'un partenariat renouvelé en faveur du développement.
- Les 33 pays les moins avancés d'Afrique sont les suivants: Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Tchad, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud, Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda et Zambie.
- Pour les besoins de cet examen régional, Haïti - le seul PMA situé dans l'hémisphère occidental - a été inclus dans la liste des pays participant à la réunion.
Contacts pour les médias
Bureau de la Haute Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (UN-OHRLLS)
- M. Damien Sass, Spécialiste de l'information, Bureau de la Haute Représentante pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement
Malawi
- M. Chikumbutso Mtumodzi, Directeur de l'information, ministère de l'information, gouvernement du Malawi
Bureau de la coordonnatrice résidente des Nations Unies
- M. Phillip Pemba, Spécialiste des communications, Bureau de la Coordonnatrice résidente des Nations Unies, Malawi